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#merite

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#Approbation ou #apprentissage

LES THEORIES IMPLICITES DES INTELLIGENCES

"La théorie des mindsets – états d’esprit – de Carol Dweck traite des croyances implicites, des états d’esprit que les individus ont sur les qualités humaines fondamentales. Un « état d’esprit fixe » (également appelé théorie de l’entité) suppose que notre caractère, notre #intelligence et notre capacité créative sont des données statiques que nous ne pouvons pas modifier de manière significative. Le talent, selon cette conception, serait donc statique, inaltérable."

L’EFFET DES CROYANCES SUR LA PERCEPTION DES OBJECTIFS

"Les personnes ayant un état d’esprit fixe, soutient Carol Dweck, ont un objectif dévorant de faire leurs preuves, en classe, dans leur carrière et dans leurs relations. Chaque situation appelle une confirmation de leur intelligence, de leur personnalité ou de leur caractère. Chaque situation est évaluée : vais-je réussir ou échouer ? Aurai-je l’air intelligent ou stupide ? Serai-je accepté ou rejeté ? Est-ce que je me sentirai comme un gagnant ou un perdant ?
[…]
"Ce qui rend la « mentalité de #croissance » si attrayante, a découvert Carol Dweck, c’est qu’elle crée une passion pour l’apprentissage plutôt que pour cette soif d’approbation. Sa marque de fabrique est la conviction que les qualités humaines comme l’intelligence et la créativité, et même les capacités relationnelles comme l’amour et l’amitié, peuvent être cultivées par l’effort et la pratique. Non seulement les personnes ayant cet état d’esprit ne sont pas découragées par l’échec, mais elles ne se voient pas réellement comme des échecs dans ces situations, elles se voient comme apprenantes."

Samah Karaki in "Le talent est une fiction"

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"Se développer, c’est non seulement construire et activer des stratégies cognitives nouvelles, mais aussi apprendre à inhiber des stratégies déjà existantes qui entrent en compétition dans le cerveau. La solution pour encourager l’apprentissage, selon Olivier Houdé, consisterait plutôt à développer sa « résistance cognitive ». C’est pourquoi il faut, en parallèle, outiller les jeunes cerveaux à contrer ces automatismes de pensée en commençant par les initier au doute et à la curiosité. La clé consiste à s’entraîner dans des situations très concrètes à douter, ralentir, à prendre plus de recul vis-à-vis de ses émotions et à réaliser qu’elles sont subjectives."

… écrit Samah Karaki dans son livre "Le talent est une fiction" 🧶

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"Ce phénomène, consistant à blâmer l’individu plutôt que les structures, se détourne des problèmes politiques, économiques et sociaux plus larges et encourage les individus à se replier sur eux-mêmes et à travailler sur leurs mindsets comme moyen d’atteindre la meilleure version d’eux-mêmes. Cela renforce l’idée selon laquelle « le travail acharné est synonyme de succès », tout en ignorant tous les obstacles qui dictent où vous vous situez sur la ligne de départ vers le succès. L’état d’esprit, le mindset, le développement personnel renforcent ainsi de puissantes idéologies et mythes culturels sur le caractère individuel en supposant que le caractère et les comportements individuels sont principalement ou uniquement la source du succès et de l’échec."

in "Le talent est une fiction", par Samah Karaki, docteure en #neurosciences

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"La question du #déclassement professionnel est une question centrale, un élément moteur dans le vote RN. C'est par exemple le différentiel entre le niveau de diplôme atteint et la réalité de l'emploi occupé. Dans l'électorat de Marine Le Pen, en 2022 notamment, plus des deux tiers étaient des gens qui avaient des masters, mais occupaient des emplois beaucoup plus modestes. Derrière la question du déclassement, il y a cette idée d'une forme de mensonge social sur la méritocratie à la républicaine et sur la hiérarchie sociale. Une forme de délégitimation que l'on observe dans le vote des fonctionnaires, qui votent de plus en plus à droite. Il y a une dislocation des corporatismes, des professionnalités, au profit d'une forme de précarisation managériale qui rend la pratique des métiers très difficile, qui génère des violences avec les usagers et qui rend finalement les salariés victimes d'un système qui ne contrôle absolument plus rien. Et c'est cette idée de perte de maîtrise, aussi bien au niveau individuel que collectif, qui alimente le vote RN."

📻🎧 Écoutez Luc Rouban : radiofrance.fr/franceculture/p

France Culture · Rassemblement National : les raisons d'un succès13 millions de français, des salariés, des cadres, des ouvriers, mais aussi des retraités ont voté pour le parti de Marine le Pen aux dernières législatives. Qu’est-ce qui motive ce vote ? Quelles attentes le RN parvient-il à combler et comment ?
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L'école nationale française humilie l'enfant. C'est notamment parce qu'elle a pour rôle de justifier les assignations sociales.
Au contraire, d'autres écoles n'ont pas mission de méritocratie : l'enfant·e peut apprendre pour soi.

L'École contre l'enfance - Bertrand Olgivie : peertube.stream/w/pngWr1R3z1tW

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"Un des facteurs qui est prédictif du vote RN, même si ce n'est pas le seul, c'est la faiblesse du diplôme. Ce n'est bien sûr pas une question d'intelligence ou de niveau de connaissances, mais il y a des effets indirects : dans un monde social où les capitaux scolaires sont très importants, lorsque vous n'avez pas de diplôme vous êtes fragilisé sur le marché du travail. Et surtout, parmi ces personnes qui se sentent démunies face à l'ordre scolaire, ou qui s'inquiètent comme tout le monde pour l'avenir de leurs enfants, on s'aperçoit que celles qui vont tendre vers ce type de vote ont moins de moyens que d'autres pour compenser ce qui peut être perçu comme une dégradation de l'école publique française : faire les devoirs à la maison, contourner la carte scolaire…"

Félicien Faury : radiofrance.fr/franceculture/p 🧶

France Culture · Le poids du diplôme : vote, réussite professionnelle, confiance dans l'avenirQuelle est la valeur des diplômes à un moment où la distance entre ceux qui en possèdent et ceux qui n'en ont pas s'est accrue ?
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#DéfinitionDécoloniale :

"La conception de l’universel, érigée sur le modèle européen, imprègne encore la société, et accorde aux personnes blanches des avantages concrets et symboliques. La blanchité apparaît ainsi comme une place de privilège racial, économique et politique, où la racialité, non-nommée, est chargée de valeurs, d’expériences, et finit par définir la société. Le silence qui entoure cette place de privilège, fruit de l’histoire coloniale et esclavagiste, vise à la conserver tout en justifiant les inégalités par un discours méritocratique.
C’est ce que l’autrice appelle Le pacte de la blanchité, un accord souvent inconscient d’auto-préservation qui unit les personnes blanches dans la défense de leurs intérêts et accorde moins de chances et d’opportunités à mesure que l’on s’éloigne de l’idéal de la blanchité.

Cet essai nous invite à nous décentrer et à étudier la condition blanche et ses implications culturelles, morales, socio-économiques et politiques.

Cida Bento, docteure en psychologie, a été l’une des pionnières des études sur la blanchité au Brésil. Elle est aujourd’hui une référence dans ce domaine et celui des actions affirmatives, et a été élue en 2015 l’une des 50 personnes les plus influentes au monde dans le domaine de la diversité par The Economist. Elle nous invite ici, une fois n’est pas coutume, à regarder celles et ceux qui, pour se maintenir au centre, repoussent les autres à la marge."

Paula Anacaona, 4ème de couverture de sa traduction de "Le pacte de la blanchité", par Cida Bento

J'ai reçu mon diplôme par la poste, et je me suis fait inviter à la collation des grades.

J'irai pas (y peuvent ben crever les caves) et ce sera difficile de résumer en peu de mots pourquoi j'ai accumulé autant de frustrations envers le milieu universitaire et l'école en général.

J'ai beaucoup de respect et même d'admiration pour une poignée de profs et chercheur-e-s et je vise pas tout le monde.

Mais c'est un milieu dégueulasse et coupe-gorge (comme plusieurs autres).

Pendant la majorité de mon parcours, je n'avais pas envie de m'apitoyer sur mon sort, pour notamment des raisons que j'évoquerai pas mais aussi parce que je suis un-e mauvais-e élève. Indiscipliné-e, pas fiable, cachottier/ère, brouillon-ne, de mauvaise foi avec les figures d'autorité, et pas assez doué-e pour me faire pardonner. Je me suis souvent dit que mes misères, c'était en grande partie de ma faute.

Mais à force de voir des gens se faire broyer - principalement des personnes racisées, mais pas que - j'ai fini par comprendre qu'il y avait autre chose.

J'essaie pas de me faire des faux-semblants en me racontant l'histoire quasi-fictive d'une self-made truite, non-binaire, fière et ingouvernable qui a courageusement affronté l'establishment universitaire et fini par décrocher un diplôme, envers et contre toustes. Ce n'est pas le «mérite» qui m'a amené-e là.

L'injustice rend nulle la valeur de nos diplômes (en sciences dures aussi).